Guild, Taralee

Ces peintures sont basées sur des photographies de remorques en aluminium poli du milieu du XXe siècle. L’aluminium incurvé riveté et même le nom de marque Airstream sont dérivés de l’aéronautique de la Seconde Guerre mondiale, et certaines entreprises, dont Bowlus et Spartan, ont en fait produit des avions avant de se lancer dans l’industrie des remorques de loisirs. Grâce à ma technique de peinture, la distorsion visible dans le métal réfléchissant est exagérée. Ces compositions créent ainsi une relation objet-sol proche du mimétisme animal, où la caravane se cache dans son environnement en le reflétant. Par conséquent, pour moi, les peintures font référence à des concepts du surréalisme de Bataille, tels que le camouflage à imprimé animalier, l’imagerie doublée et l’informe. Compte tenu du degré de distorsion, la surface métallique devient une arène pour des formes de peinture hallucinatoires qui échappent à la reconnaissance. Il s’agit d’un espace pictural complexe car le spectateur se voit présenté des informations visuelles directement derrière lui sans pouvoir se retourner pour en comprendre le sens.

Comprenant qu’il s’agit d’un reflet, le spectateur peut rechercher son propre corps, mais s’il ne le trouve pas, le point de vue perçu provient d’un étrange regard désincarné, ou le corps visible en miroir est courbé et allongé, les mains levées vers son visage pour prendre la photo, étrangement similaire au Cri d’Edvard Munch (1893).

Taralee Guild a obtenu un baccalauréat en beaux-arts de l’Université Emily Carr en 2010. Elle a obtenu un diplôme en art du Victoria College of Art, Victoria BC, en 2005. Elle est peintre à temps plein, vivant et travaillant à Vancouver, en Colombie-Britannique.

J’explore l’état de calme qui vient de la liberté des couleurs et des mouvements et de l’énergie qui a besoin de se déployer naturellement, sans contrainte ni objectif. C’est dans cet état, sans recherche d’objectif précis, que je constitue la base du tableau : à travers l’abstraction. J’utilise des pochoirs, de la peinture en aérosol, des chiffons, des spatules ; tout ce que je peux trouver et qui m’inspire. Vient ensuite la figuration (l’intention) superposée, qui entre en jeu avec ce qui est déjà là : les couleurs, les formes inattendues et brutes du fond abstrait, c’est là que j’exprime une idée ou un concept inspiré de mes réflexions quotidiennes et de ma conscience à travers un personnage ou des éléments de la nature.

La ligne a une place importante dans mon travail. Sinueuse et vivante, elle montre l’énergie qui anime et unifie tout.